dimanche 21 mars 2010

XI)Une contre cutlure qui consomme malgré tout .


La génération hippie cherchait à fuir la société de consommation en mettant en avant des valeurs écologistes et égalitaires, inspirées des philosophies orientales et primitives. Les hippies s’évertuant à refuser les normes de la société et de consommation ne se rendaient pas compte qu’ils étaient en train de devenir des produits de consommation eux même. Effectivement, comme nous avons déjà pu le citer, les hippies ont été distingués en deux catégories. Les Hippies « synthétiques » et les hippies « véritables ». La différence entre le hippie “réel” et le hippie “synthétique” (plastic hippie, hippie du dimanche), c’est que le premier a des illusions plus profondes; il s’est approprié ces mythes dans leur forme pure et “biologique”, tandis que le second les achète en colis (recours à l’astrologie, la liberté naturelle en portant des pattes d’éléphant, le taoïsme via les Beatles). Alors que le hippie réel peut s’être documenté sur l’idéologie hippie et avoir contribué à son développement, le hippie synthétique, lui, se contente d’acheter les marchandises qu’incarnent cette idéologie. La deuxième catégorie visant seulement à « imiter » la première par effet de mode. (La « société de consommation » si rejetée des hippies s'accommoda par contre fort bien de ce mouvement qu'elle ne voulut voir que comme un effet de mode. Les productions décrivant les hippies furent des succès commerciaux, comme la comédie musicale Hair ou, pour les livres, L'Antivoyage de Muriel Cerf. Après avoir moqué les « Cheveux longs, idées courtes » Johnny Halliday lui-même s'afficha un temps en look hippie pour chanter Jésus Christ est un hippie).

Grateful Dead la refusait en ces termes : « Personne ne sait exactement comment, mais nous savons par expérience que quelqu'un, quelque part, va faire de l'argent avec toute cette musique gratuite et tout cet amour libre… » (Festival de Monterey)

Ainsi, les hippies étaient copiés pour leur « cool attitude ». Leur société contre la consommation et le rejet des normes à été, avec le temps, contredites. Même si ils affirmaient leurs besoins d’émancipation, ils participaient à part entière dans la vie active de l’époque. Malgré leur refus de consommer, de faire part de la société de consommation en refusant les normes, ils consommaient pour vivre, ils avaient comme tout le monde besoin de se nourrir, de se loger, de s’habiller (même si leurs vêtements étaient fait de matières naturelles, ils devaient bien se les procurer..) et pour leur plaisir, avec les drogues dures ou douces comme le LSD, La marijuana appelée aussi « thé ». Même si, pour les hippies, le but de la consommation de substances illicites comme celles citées précédemment était principalement présentée comme une ouverture sur l’esprit, la consommation a été de masse. Ils utilisaient aussi les « van volkswagen hippie », qui consommaient parfois plus d'essence que certaines voitures. Ce qui est, en sois, contraire à leurs idéo.

Les hippies refusant la consommation était bien obligés de consommer pour vivre, ils ne vivaient pas dans la rue, leurs requêtes sont donc en quelque sorte paradoxales.


Ce qui reste peut-être le plus frustrant dans toute cette histoire, c’est que les mêmes jeunes qui protestaient contre la surconsommation en 1967 se retrouvent aujourd’hui dans les bureaux de Wall Street.
La plupart des hippies finirent par abandonner leur envie de régénérer le « vieux monde » et se rangèrent dès la fin des années 1970 et le courant des années 1980. La trentaine venue, ils trouvent du travail, fondent une famille et s'intègrent dans la société de consommation qu'ils dénonçaient auparavant. Une étude américaine estimait que 40 % des hippies californiens s'étaient rangés, moins de 30 % restant « en marge ». Jerry Rubin, devenu un des premiers actionnaires d'Apple, déclarait en 1985 : « Non, je ne lutte plus contre l'État. Ce n'est plus la peine, ce n'est plus le bon combat ... La meilleure, la seule façon aujourd'hui de combattre l'État, c'est de le remplacer. Et nous sommes assez nombreux pour le faire. »

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